Le bateau chavire entraîné par une barge folle

« C’est toute notre vie et le seul revenu de la famille qui a coulé. Nous faisions le même trajet deux jours auparavant avec les enfants et les chiens. Dans notre malheur, nous avons eu beaucoup de chance », témoigne la mère de famille. Lorsqu’ils regardent leur bateau à moitié immergé dans l’Oise, c’est presque toute sa vie que la famille Brisset, d’Éragny, voit prendre l’eau. Vendredi 11 août, il est un peu plus de 18h lorsqu’un bateau pousseur transportant des tonnes de gravier a malencontreusement dérivé à Auvers-sur-Oise, après que l’élingue (le câble) le reliant à la barge qu’il poussait a cassé net. « Avec la force de l’eau, la barge a viré et s’est mise à terre au niveau des berges auversoises, le bateau n’a alors pu l’éviter et est littéralement monté dessus, causant dans la collision un trou dans la coque. Tout s’est joué en l’espace d’une demi-heure », racontent les propriétaires toujours sous le choc.

Pas de risque de pollution

Un événement très rare dans la région selon les autorités, d’autant plus étonnant qu’en cette période, le courant est faible. « Les choses ne se seraient pas déroulées de la même manière dans la Seine, l’Oise est plus étroite, il y avait moins de marge de manœuvre et ce virage après le pont est très serré », souligne le marinier. Ce dernier se trouvait seul sur le bateau au moment de l’accident. Selon les pompiers du Centre 18 de Neuville-sur-Oise, aucun risque environnemental n’est à craindre. « Nous avons mis en place par précaution un périmètre de sécurité avec des barrages mais il n’y a pas de risque de pollution. Aucun liquide ne s’est déversé dans l’Oise. »

Six jours après l’accident, les propriétaires ont été autorisés par Voies navigables de France (Vnf) à vider et transférer la marchandise immergée sur une autre péniche afin de permettre d’alléger leur bateau et de faciliter ainsi sa remontée. Une opération que les Brisset ont menée par leurs propres moyens aidés par des amis mariniers. « Les autorités sont venues sans pompe, déplore la mère de famille. Mais ce qui est encore plus navrant c’est de constater qu’il y a encore des gens malintentionnés dans ce genre de situation. » En pleine opération de sauvetage de leur bateau, la famille a en effet eu la mauvaise surprise de constater la disparition de plusieurs de ses biens, la télé, par exemple, et que leurs fenêtres ont été caillassées.

A.B.